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Des hommes et des mots

Jeunes

3 Octobre 2011, 22:05pm

Publié par Patrice Branche

Jeunes

Aspects de l’enseignement par alternance


Chaque année, en France, cent soixante mille jeunes quittent le système scolaire sans diplôme et sans qualification. En Gironde, pour leur ouvrir un avenir, la DDEC a innové en créant, dès 2006, “Aspect Aquitaine”, un Centre de Formation en Alternance « hors les murs », et, récemment, un “Laboratoire de recherche pédagogique”. Rencontre avec Laurent Prévost, directeur d’ Aspect Aquitaine.

Pourquoi la Direction diocésaine de l’Enseignement catholique a-t-elle développé la formation par alternance ?

Laurent Prévost : En 2006, une enquête nationale menée par l’Enseignement Catholique a montré qu’il fallait développer l’apprentissage pour venir en aide aux cent soixante mille jeunes en difficulté qui sortent chaque année du système scolaire sans diplôme ni qualification. La Direction diocésaine de l’Enseignement catholique (DDEC) de la Gironde a repris cette idée avec les quatre autres directions diocésaines de la Province d’Aquitaine. Elle l’a mise en œuvre sous forme d’une association, Aspect Aquitaine, et d’un Centre de formation par apprentissage (CFA). On y retrouve tous les acteurs de l’Enseignement catholique, directeur diocésain, Ogec#, représentants des chefs d’établissements et représentants des entreprises. L’originalité de la gouvernance de notre CFA est que le Conseil d’administration est composé pour moitié de membres de l’enseignement et pour l’autre de membres de l’entreprise, afin de mieux faire coïncider les besoins et les formations. Nous touchons de nombreux secteurs d’activités, et parce que qu’il y a des besoins manifestes dans les entreprises, nous avons ouvert des filières dans la maçonnerie, la maintenance industrielle et l’aide à domicile.

En quoi ce CFA est-il innovant ?

La DDEC a proposé au Conseil Général un modèle de développement que l’on pourrait qualifier de « hors-les-murs ». Innovant puisqu’il n’a pas d’établissement propre mais s’appuie sur les ateliers des cinquante-deux lycées professionnels et technologiques existants en Aquitaine. L’innovation touche de manière positive tous les acteurs. Utiliser ce réseau d’établissements et leurs équipes pédagogiques, est intéressant pour le Conseil Général qui y voit un intérêt financier et évite ainsi d’investir dans de nouveaux établissements. Les jeunes, pour leur part, trouvent plus facilement des écoles de formation par apprentissage à proximité de leur domicile. Les établissements, quant à eux, peuvent ainsi proposer les trois voies de formation – alternance, continue et générale – et des passerelles entre elles ou entre lycées. L’innovation, enfin, est intéressante pour les équipes pédagogiques qui pourront utiliser tour à tour la pédagogie classique ou la pédagogie inductive. Ça, c’est intéressant intellectuellement !

Vous évoquez un Laboratoire de recherche pédagogique…

L’idée de créer un Laboratoire de recherche pédagogique est venue de notre réflexion autour du Projet éducatif d’Aspect Aquitaine. Il repose sur une approche humaniste, la recherche d’un développement intégral de la personne, l’accueil de tous et notamment des plus défavorisés et sur le fait que nous voulons porter un regard espérant sur les stagiaires. Cette vision chrétienne de l’enseignement nous conduit à chercher des solutions sans cesse innovantes. Ainsi est né en 2010, au sein de l’association, un Laboratoire de recherche pédagogique. C’est un groupe de personnes qui se réunit régulièrement pour rechercher l’excellence pédagogique par le partage régulier d’expériences. Il prépare notamment des colloques dont le premier a eu lieu le 21 septembre. L’intervenant nous a confirmé que la formule de l’alternance était un mode d’enseignement d’avenir et qu’il fallait veiller particulièrement à sa mise en œuvre. Paul Boulet a insisté sur l’attention à accorder au jeune en formation et sur la notion de pédagogie inductive.

Ce Laboratoire de recherche pédagogique nous aidera à inventer de nouvelles propositions et à poursuivre le rôle d’innovateur en pédagogie propre à l’enseignement catholique depuis les premiers temps de l’école, comme le rappelait François Dubet lors d’une récente conférence organisée par l’Institut Pey-Berland sous le titre « L’école peut-elle encore éduquer ? ».

Photo: Apprentis d'Auteuil
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